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HISTORIQUE DE  PARIS -  BREST - PARIS

En 1891 le « Petit Journal » de Petit organise le premier Paris-Brest-Paris. Pierre Giffard, directeur du journal, souhaite démontrer le caractère pratique de la bicyclette par une course de 1200km. Les bicyclettes ont été plombées avant la course pour contrôler l’utilisation d’une seule et même machine par les participants. Les étrangers et les femmes n’étaient pas autorisés à participer à cette épreuve. C'est un vrai succès au regard des plus de 400 inscriptions. 206 cyclistes s’élancent le 6 septembre, y compris 10 tricycles, 2 tandems et un grand-Bi monté par M. Duval. Des amateurs et des professionnels participent à cette édition avec des soigneurs, des mécaniciens et surtout des entraineurs. 16 points de contrôle sont prévus pour ce que le journal annonce "la course nationale de bicyclette...". Charles Terront gagne la course, roulant sans dormir durant 71h22m avec une moyenne de 17,590 km/h à l’aller et de 16,780 sur le chemin du retour. Jiel Laval est second à plus de huit heures derrière Terront et Henry Coulliboeuf est troisième. 100 cyclistes terminent, certains après plusieurs jours en s'arrêtant dans des auberges pour la nuit. Pierre Giffard décide d’une périodicité décennal pour cette organisation, étant donné la difficulté de la course - 1200 kilomètre sur les routes de l’époque, avant l'invention de l'asphalte!

En 1901 la course devient internationale avec deux catégorie - coureurs et touristes-routiers (les ancêtres des randonneurs). Les randonneurs amateurs existent déjà, mais ils ne s’étaient pas encore lancés dans de telles aventures. Comme en 1891, on autorise les participants d'avoir des entraîneurs. À 04h53 le 16 août 41 coureurs s’élancent, suivi 17 minutes plus tard des touristes- routiers. Maurice Garin gagne en 52h11, battant Gaston Rivière de 1h55. Hippolyte Aucouturier, le suisse Michel Frédérick, et l’américain Charly Miller, terminent dans cet ordre. Rosière est le premier touriste-routier en 62h26m. 72 terminent, y compris Pierre Rousset, le plus âgé avec 65 ans, qui effectue le trajet en 202 heures.

1911. Les règles sont modifiées. Les entraîneurs et l’assistance entre les contrôles sont interdits mais les coureurs peuvent changer de vélo. Seuls les touristes-routiers ne peuvent pas effectuer de changement des vélos; pour éviter toute tentative de triche, ils sont donc encore plombés.    Les coureurs modifient leur stratégie et restent en peloton jusqu’à Brest. 13 coureurs et 120 touristes-routiers participent à cette édition. Le gagnant est Emile Georget en 50h13m, battant Octave Lapize de 21 minutes. Ernest Paul est troisième à 35 minutes et Henri Cornet finit quatrième.   Le premier touriste-routier est Pierre Heusghen, qui est ensuite éliminé pour avoir reçu de l'aide en cours de route. Auguste Ringeval et Maurice Garin (coureur en 1901) deviennent les gagnants dans cette catégorie.

Le 02 septembre 1921, 43 coureurs et 63 touristes-routiers participent à la course. Le nombre de contrôles secrets est augmenté. Le belge Louis Mottiat gagne en 55h07’08’’. Eugène Christophe, Pierre Heusghem, Masson, et Sellieer terminent ensuite dans cet ordre. Le huitième arrivant est le touriste-routier Ernest Paul en 62 heures. Il était coureur lors de la précédente édition.

En 1923, la Fédération Française des Sociétés de Cyclotourisme (FFSC) est créé, regroupant toutes les sociétés de cyclotourisme. Gaston Clément, membre fondateur de l’Audax Club Parisien (ACP) en 1904, est le premier président de la FFSC qui deviendra en 1942 la Fédération Française de Cyclotourisme (FFCT). En 1930, Henri Griffe, président de l’Union des Audax Cyclistes Parisiens (UACP), propose un projet de brevet Audax à allure contrôlée sur le parcours du Paris-Brest-Paris. Ce projet est présenté et accepté par Henri Desgranges, directeur du journal "L'auto", en remplacement de la catégorie "touristes-routiers". Les touristes-routiers (appelés « randonneurs ») sont divisés en deux formules : les brevets à allure libre sont gérés par l'Audax Club Parisien et les brevets « audax » (allure contrôlé) sont gérés par l’Union des Audax Cyclistes Parisiens. L’Audax Club Parisien créait les Brevets de Randonneurs Français à allure libre en 1921. L’ Union des Audax Cyclistes Parisiens conserve la formule à allure contrôlée introduite en France en 1904 par Henri Desgranges. Les deux clubs existent toujours. Camille Durand, président de l’Audax Club Parisien décide d’organiser également un Paris-Brest-Paris à allure libre, accessible après la réussite d’un brevet qualificatif de 300km. Le délai sera alors de 96 heures. Le parcours empruntera la N12 à l’aller et au retour. Chaque participant devra faire valider sa carte de route dans chacun des 17 points de contrôle.

En 1931, 28 coureurs et plus de 150 touristes sont inscrits (64 ‘allure libre’ 'et 91 'audax '). L'Australien, Hubert Opperman gagne en 49h23m dans un sprint final, battant Marcel Bidot. Il y avait 64 randonneurs ‘allure libre’ inscrits ; 62 se sont élancés du café "Le Mauco" à Paris le 2 septembre à 22H00 et 44 ont terminé malgré la pluie et du fort vent d’ouest. Dans les arrivants figuraient 4 tandems mixtes, un tandem homme et deux femmes en solo (dont une arrivée 35 minutes après le délai et non homologuée). Comme l’ACP et l’UACP étaient deux clubs rivaux et que les blessures du schisme de 1921 n’étaient pas refermées, on note avec plaisir que l’UACP ramène avec difficulté 20 arrivants à Paris. Alexis Cottard, Gaston Ruard, et Julien Tranchant finissent ensemble en 68h30; le quatrième arrive 50 minutes plus tard. Le cinquième, Louis Cointepas finit 2 heures plus tard. Le sixième et le septième arrivent 2h20 après le premier et ensuite, il faut attendre plus de 10 heures. M. et Mme Danis terminent meilleur tandem mixte en 88h10, 25 minutes avant Louis et Juliette Pitard. Quatre femmes terminent en tandems mixtes (Danis, Pitard, Gorgeon et Du Bois) et Mlle. Vassard devient la première femme solo à terminer PBP en 93h25. Les Pitards reviendront en 1948 et 1951.

Pour des raisons évidentes, il n'y a aucun PBP en 1941. Le président ACP, Pierre Bontemps, décide de le remplacer par une édition en 1948 puis par une autre en 1951 pour reprendre le rythme décennal.

En 1948 il y a 202 inscrits. Quatre tandems homme et 11 tandems mixtes figurent parmi les 189 partants. 152 randonneurs terminent dans les délais, les deux premiers étant Mrs René Bernard et Raffaitin en 51h15. L'équipe Routens et Fourmy établit un nouveau record en tandem homme avec 49h20. M. et Mme Rebour font de même pour les tandems mixtes à 61h56 et cela malgré la rupture d’un axe à Pré-en-Pail. Louis et Juliette Pitard signent leur deuxième réussite. La même année, 62 randonneurs s’inscrivent à Paris-Brest-Paris Audax et 42 terminent.

Les PBP 1948 et 1951 voient la fin des coureurs professionnel, avec une baisse irrémédiable de leur participation. Les coureurs sont assez nombreux en 1948, mais la participation en 1951 est considérablement moindre.
En 1948, ils sont 52 à s’élancer mais seuls 11 terminent. Albert Hendrickx gagne dans un temps de 41h36m42s.

En 1951, seulement 41 coureurs répartis dans 10 équipes sont inscrits et Maurice Diot gagne en 38h55, le record absolu.
Néanmoins, le nombre global de participants progresse. Les plus grands randonneurs sont présents à 22H00 le 05 septembre, devant le café "Aux trois obus". Il y a au total 488 inscrits, 8 femmes solo, 3 tandems hommes et 14 tandems mixtes. Sur les 418 vélos et les 16 tandems partant, ils seront 351 à terminer - parmi eux figurent 6 femmes solo, 2 tandems hommes et 9 tandems mixtes. L'équipe tandem hommes de Jo Routens et René Fourmy récidive en établissant un nouveau record de 47h54! Jasserand et Deberne finissent en 48h59. Pour les tandems mixtes, Gillet et Seurin, qui avait fini en seconde position en 1948 après avoir été pénalisés de 10 heures, établissent un autre record en 49h29. Louis et Juliette Pitard terminent leur troisième PBP, 20 ans après leur premier. Pour les vélos solo, la bataille est un peu plus dur. Une douzaine arrivent ensemble à Brest où Chetivaux et Coutellier décident de partir plus tôt. Ils ne cesseront d’accroître leur avance jusqu ‘à atteindre près de 3 heures en final. Pour la première fois, des randonneurs en vélo solo passent sous la barre des 50 heures avec 48h25. Blanc, Dumoulin, Letronnier, et Masson finissent en 51h19. Jacques Audriberti arrive en 52h21.

L’organisation de la course professionnelle a eu lieu en 1956 et 1961 mais a ensuite été déprogrammée en raison du manque d'intérêt. Les randonneurs, cependant, ont perpétué la tradition, tant avec la formule Audax qu’avec la formule Randonneurs. En 1956, malheureusement, le nombre des inscrits baisse; seulement 250 randonneurs se sont inscrits ; parmi eux 4 femmes solo, 2 tandems hommes et 5 tandems mixtes. 2 Belges et 15 hollandais se trouvent parmi les 220 partants début septembre devant le café "Aux trois obus". La météo sera très défavorable, ce qui sera mis en évidence par des temps très supérieurs à ceux de 1951. Jugez par vous-mêmes: Les deux tandems hommes restent ensemble la majeure partie du parcours. Comme le veut la tradition, les tandems partent une heure avant le reste des randonneurs. Les deux premiers ne seront jamais rattrapés, ajoutant une deuxième heure à leur décalage initial. Routens-Fourmy et Bulte-Decker finissent donc en 50h21. Dans la catégorie tandem mixte, nous retrouvons deux couples: M. et Mme Covo en 88h30 et M. et Mme Combe en 89h15. Dans la catégorie homme solo, Baumann et Lheuillier se livrent une bataille sans merci durant plus de 350 kilomètres. Dans Pontchartrain, Roger Baumann est en haut de la dernière difficulté quand Lheuillier prends son dernier virage avant la longue ligne droite. Ce dernier voit le feu arrière de son adversaire mais il sait qu’il est déjà trop tard. Baumann termine en 52h19 et Lheuillier en 52h30. Le troisième est Espinasse qui a perdu une heure entre Houdan et Paris.

En 1961 les inscriptions sont encore en baisse avec seulement 191 personnes, dont 3 femmes solo et 4 tandems mixtes. Pour des raisons de sécurité, les randonneurs partent du pont de Suresnes près de Paris, devant le café "La belle Gabrielle". Pour la première fois, les vélos ne sont pas plombés. Le 06 septembre, René Martinez, président de l’Audax Club Parisien, libère la route vers Brest à 09H00 pour les tandems et à 10H00 les vélos solo. Comme en 1956 le pourcentage d’abandons est supérieur à 30%. Il y a beaucoup de raisons à cela: un début vraiment rapide (plus de 40 kilomètres parcourus dans la première heure) et une météo défavorable, mais pas autant qu'en 1956. Ceci n'a pas empêché un phénomène connu sous le nom de Fouace d'abaisser le temps record à 46h18, environ deux heures de mieux que le précédent record. Pour les tandems mixtes, Daniel et Madeleine Provot terminent 1er en 59h47. Chez les femmes solo, Jeanne De Andris établit un temps record de 62h03. Derrière Fouace, on trouve Nedellec à 40 minutes et Bulte à 3 heures. Baumann arrive septième avec 56h45.

1966 est la dernière année avec une faible participation et 187 enregistrés. Le lundi 07 septembre à 16H00 seulement 172 cyclos partent de La-Celle-Saint-Cloud, y compris une femme solo et deux tandems mixtes. Il y a deux modifications substantielles: le délai est maintenant de 90 heures et les voitures d’assistance sont autorisées mais seulement dans les points de contrôle. 130 hommes solo terminent, ainsi qu’une femme solo et deux tandems mixtes. Roger et Marie-Thérèse Martin réalisent 66h24 en tandem mixte et Suzanne Pinault termine en 89h50. Les deux premiers de la catégorie solo établissent un nouveau record en 44h21. Il s’agit de Macaudière et Demilly. Le belge Herman De Munck arrive troisième. Barry Parslow devient le premier randonneur à terminer PBP sur un tricycle. Cette édition de Paris-Brest-Paris a vu un temps vraiment chaud, bien plus que les deux PBP précédents.

1971 est la dernière année partagée par des randonneurs « allure libre » et des « audax ». A 04h00 du matin, 328 audax, répartis en 17 groupes, partent 4 jours avant le PBP principal et tous terminent en moins de 90 heures. Les 325 randonneurs (allure libre) partent ensuite avec un départ massif à 16:00 le lundi 06 septembre de La-Croix-De-Berny pour ce qui sera le premier Paris-Brest-Paris organisé par Robert Lepertel. Il s’occupera de l'organisation pendant 28 ans, excepté 1991. Le PBP randonneur devient de plus en plus plus international avec des Belges, des anglais, des hollandais, des Italiens, 3 espagnols et 2 Américains. Le temps est magnifique et cette édition peut s’enorgueillir de recevoir monsieur Hubert Opperman, le vainqueur du PBP 1931. Il fait l’ouverture du PBP avec l'ACP, heureux de retrouver un grand nombre de participants sur cette randonnée. Il apprécie de revivre ce grand événement de l’intérieur et encourage Louis Bonny qui quitte Brest au moment où il arrive. Louis Bonny a mis seulement 20h26m pour se rendre seul à Brest, parcourant les 600 premiers kilomètres à une moyenne de 30 km/h. Herman De Munck le dépasse et se retrouve seul avant Lamballe. Il est rejoint par Jean Richard, Jean-Claude Jaffrelot, et Jean-Pierre Coulomb. Mais à Bedée, alors que les autres s’arrêtent trop longtemps, il décide de partir seul. Les autres ne le reverront plus. Il termine en 45h39, battant Jean-Claude Jaffrelot de trois heures. Jean Richard et Pierre Baleydier, qui a eu des problèmes de genou depuis le kilomètre 500, arrivent à peine une heure plus tard. 263 randonneurs terminent dans les délais. M. et Mme Veau terminent en 64h08 sur un tandem mixte; le tandem hommes Begnigaud et Lamotte arrivent en 70h30 ; la première femme est Simone Astie en 79h38.
Cette année-là, huit randonneurs, à peine arrivés le dimanche de leur PBP Audax, s’alignent sur la ligne de départ du PBP Randonneurs le lundi suivant à 16h:00. Ils vont tous terminer dans les délais. Le meilleur à ce jeu est Patrick Plaine qui termine en 55h18. Belleville termine en 68h55 et les autres suivent: Boubarre, Texier, Guillaume (qui sera tué dans le PBP 1975), Lucas, Coussemene, et Bonnin. Tous ont fait 2400 kilomètres en moins d'une semaine (du jeudi au jeudi). Mais les organisateurs trouvent que ceci pourraient être dangereux et décident de ne pas organiser les deux événements la même année. C'est pourquoi l’édition suivante du PBP Randonneur est programmée 4 ans plus tard. Ce rythme sera ensuite maintenu, les audax gardant le rythme quinquennale.

1975. Le PBP randonneur suit maintenant un cycle quadriennal tandis que les audax maintiennent un cycle quiquennal. C’est la première fois que des brevets qualificatifs sont exigés, c’est à dire un brevet de 400km réalisé dans l’année et un brevet de 600 km pour les néophytes. Ce sera le dernier PBP effectué sur des routes importantes comme la RN12 suite à l’accident tragique qui tuera deux randonneurs près de Mayenne. Au départ de Montesson, il y a deux fois plus de participants avec 667 partants, 651 vélos solo (634 hommes et 17 femmes), 2 tandems mixtes, 4 tandems hommes et les 4 tricycles anglais. A l’arrivée de la « Croix de Berny », 559 randonneurs seront homologués. Le pourcentage d’abandons passe à 16%, le meilleur score jamais enregistré, et les meilleurs temps pour les hommes et pour les femmes sont améliorés. Le trio Cohen, Truchi, et De Munck établissent une nouvelle performance en 43h27. Ils arrivent devant Movran, Baleydier et Demun. Vingt et un randonneurs terminent en-dessous des 50h00, le temps d'Opperman en 1931. Du côté des femmes, le record est abaissé de 5 heures. Suzy de Carvailho termine en 57h02 et en 45ème position. Parmi les 12 femmes solo, la plus jeune a tout juste 18 ans. Il s’agit de l’américaine Catherine. Le tandem mixte de Mme Dequatre et M Jouffrey terminent en 51h32. Le meilleurs temps en tandem hommes est de 54h46. Le meilleur temps en tricycle est établit à 74h03.

1979 voit un changement de trajet. Le départ reste à Montesson mais la Nationale 12, utilisée depuis 1891, est abandonnée au bénéfice de routes plus petites et moins dangereuses. L’arrivée est déplacée à Montesson. Il est demandé aux participants d’effectuer une série Super Randonneur complète (200, 300, 400 et 600km) l’année de Paris-Brest-Paris. Dans un souci de limiter la taille des pelotons, trois départs sont organisés. 1130 randonneurs choisissent le départ de 04h00 (moins que 90h), 630 choisissent le départ de 10h00 (moins que 84h) et 120 randonneurs choisissent le départ de 16h00 (moins que 78h). Sur les 1880 randonneurs au départ, 1573 vont terminer dans les délais, soit un peu plus de 16% d’abandons. Parmi les partants, on retrouve 57 femmes, dont 45 en solo, 4 en tandems mixtes. Pour la première fois un tandem 100% féminin, Mlle Bernardin et Mlle Rameau, terminent en moins de 87 heures. Un tandem mixte, conduit par Mme Chandru dont le partenaire, M. Nouet, est aveugle, terminera en moins de 89 heures.
A noter que cette année, Mme C. Guillaume, qui avait participé à la dernière édition de PBP, refait le circuit en tant que contrôleur - mais sur son vélo! C'est une mauvaise année pour De Munck qui est éliminé. Sans cette élimination, nul doute qu’il aurait été avec Baleydier, sur qui la chance finalement sourit, et Piguet qui terminent ensemble en moins de 45 heures, et avec deux heures d’avance sur les 3 suivants: Doncque, Bertrand, et Robert. Le premier tandem mixte, Jouffrey-Dequatre termine, comme quatre ans auparavant, en moins de 53 heures. Mme Bouillerot est la première femme en moins de 69 heures.

En 1983 le record est dépassé avec 2165 randonneurs inscrits. Le nombre de participants confirme l’évolution vers un cyclotourisme de masse, mais sans esprit de compétition. Chacun vient d’abord chercher un challenge personnel. 2106 randonneurs partent de Rueil-Malmaison le 29 août. Cette année-là, de nombreux records vont encore tomber. D'abord chez les hommes solo, le duo Bernard Piguet et Hermann De Munck terminent en 43h24 devant 1903 randonneurs homologués. Ils étaient seuls depuis Villaines-la-Juhel. Derrière, on retrouve Fantino, Sauret, Poncin, et l’américain Scott Dickson. Ils terminent en 44h40. La première femme est Susan Notorangelo. Avec 54h40, elle abaisse le record de Suzy Carvalho de 2h20. Seuls 38 personnes sont arrivées avant elle ! Parmi eux on retrouve le tandem hommes Navaro-Descazals et le tandem mixte Jouffrey-Dequatre qui terminent respectivement en 51h35 et 51h45. Le record du participant le plus âgé tombe également. Pierre Dubois, de Rennes, termine son cinquième PBP à l'âge de 75 et 4 mois! La ville de Paris offrant un médaille à ceux qui ont réalisé 6 PBP, M. Dubois envisage un autre PBP en 1987. Il est à noter que 15 pays ont été représentés lors de cette édition. A remarquer également la performance des femmes solo, Nicole Chabirand et Chantal de la Cruz, qui terminent toutes deux en moins de 57 heures. Mais le plus beau des records est le nombre très bas d’abandon : avec 10%, nous enregistrons un niveau qui ne sera plus jamais atteint.

Le 24 août 1987, 2597 randonneurs partent vers Brest et 2117 en reviendront dans les délais. Le premier de retour à Rueil-Malmaison est Scott Dickson, un des 220 randonneurs américains, en un peu plus de 44 heures. Il recommencera lors des deux éditions suivantes. Une autre randonneuse américaine, Kay Richson, est la première femme à terminer en moins de 52 heures. Nicole et Jean-Claude Chabirand sont le premier tandem mixte en moins de 65 heures. Barry Parslow et Mark Brooking deviennent les premiers randonneurs à terminer PBP sur un tandem tricycle, avec un temps de 83 heures. Felicity Beard devient la première femme à terminer PBP sur un tricycle solo, avec un temps de 70 heures.

Paris-Brest-Paris célèbre son centenaire en 1991. A la tête de cette organisation, Jean-Claude Massé, Président de l’Audax Club Parisien, s’entoure d’une équipe motivée pour rendre ce centenaire mémorable. C’est l’occasion de retrouver nos condisciples de 1931 de l’Union des Audax Français qui organiseront un Paris-Brest-Paris audax.
Le lundi matin, un prologue est organisé entre l’Hôtel de Ville de paris et le Gymnase des Droits de l’Homme à Saint-Quentin-en-Yvelines, nouveau lieu de départ du Paris-Brest-Paris et ceci sous le haut patronnage de deux invités de marque, Jacques Chirac, ex président français alors maire de Paris, et Sir Hubert Opperman, le gagnant de 1931.
Les trois horaires de départ sont conservés, mais l’ordre change : 20h00 pour moins de 80h (au lieu de 78h), 22h00 pour moins de 90h et 05h00 pour moins de 84h. 3276 participants ont voulu célébrer cet anniversaire. Malheureusement, seulement 2611 furent homologués. Parmi eux, nous avons fêté le 10 000ème lauréat du Paris-Brest-Paris Randonneur. Et parmi ces randonneurs, 191 femmes dont la sympathique Nicole Chabirand des Randonneurs Cyclo d’Anjou qui va réaliser un exploit en 59h43.
Le nombre élevé d’abandons est expliqué par certains par des horaires de départ trop tardifs, par d’autres par un prologue forcé dans Paris.... à moins que ce ne soit tout simplement le manque d’entraînement de tous ces nouveaux randonneurs !
L’informatique fait son entrée. L’ensemble des pointages est effectué à l’aide d’un badge magnétique permettant un suivi en temps réel de chacun des participants tout au long de l’épreuve.
Peter Gifford et Noel Simpson baisse le record en tandem tricycle à 81h06. Scott Dickson termine en 43h42 à quelques minutes du record.
Certains ont voulu retrouver les sensations de 1891, notamment Claude Galvaing qui terminera en 63h56 sur une machine équipée de pignon fixe. En parallèle à l’épreuve, la FFCT a permis à une quarantaine de jeunes d’être associés au Paris-Brest-Paris en effectuant le parcours en 12 étapes.

En 1995, la 13ème édition du PBP randonneur voit une légère baisse du nombre d’inscriptions. Elle est organisée par une commission dont la composition ne change guère, si ce n’est le retour de Robert Lepertel aux commandes. Les modifications apportées en 1991 sont conservées et le seront encore pour les éditions suivantes. Le changement le plus important concerne les garde-boues qui ne sont plus obligatoires alors que les guidons de triathlète sont prohibés 'pour des raisons de sécurité '. Les conditions climatiques favorables voient un groupe de neuf randonneurs terminer en 43h20. 2380 randonneurs arriveront dans les délais et seront homologués. Le record des femmes solo est pulvérisé par Brigitte Kerlouet qui termine peu de temps après les premiers en 44h14. Anne Learmonth devient la première femme à terminer le PBP sur une machine équipée de pignon fixe. Mark Brooking retrouve le record du tandem tricycle en 75h51, accompagné cette fois de Richard Hull. Pendant ce temps, Peter Gifford et Noel Simpson effectuent le premier PBP en tandem couché en 88h10. La plus jeune randonneuse est Alexandrine Lamouller en 66h28, fille de Dominique Lamouller, l’actuel président de la FFCT. Le randonneur le plus âgé est Roger Jarno avec 75 ans.

L’édition de 1999 voit un nombre record de randonneurs avec 3573 partants dont 1600 étrangers venant de 20 pays différents et de plus de 1000 clubs. Un prologue, organisé par les 7 communes de Saint-Quentin-en-Yvelines, attirent plus de 1000 personnes vers le parc des loisirs.
Malgré la prise en compte de l’allongement du parcours et l’octroie de 2 heures supplémentaires, 17% des partant abandonnent. Les premiers arrivants sont deux Français, Philippe Deplay et Christophe Bocquet en 44h22. La première femme, l'américaine Melinda Lyon termine en un peu plus de 53h. Deux tandems masculins français établissent un nouveau record en 46h23. Adrian Harris (Anglais) et Jodi Groesbeck (américaine) établissent également le nouveau record des tandems mixtes en 49h03. La plus jeune randonneuse est Vicki Brown (AUK). Jean Toulis sera récompensé pour son 10ème Paris-Brest-Paris Randonneur. La médaille du courage aurait pu être attribuée à Dominique Lamouller, l’actuel président de la FFCT, termine son PBP après avoir été sérieusement blessé lors d’une chute provoquée par le bris de sa fourche. Il utilisera une bicyclette de femme pour parcourir les 30 derniers kilomètres malgré sa clavicule cassée.

En 2003, une équipe bien entraînée remplace Robert Lepertel à la tête de l'organisation. Les inscriptions atteignent un nouveau chiffre record avec 4070 partants et 14,8% d’abandons. Pour la première fois, les randonneurs non français sont majoritaires ; 2074 partants contre 1996 pour la France.
18 randonneurs arriveront à Brest en 19h55, parmi lesquels un groupe de 6 randonneurs terminera en 44h40, après avoir été pénalisé de 2 heures suite à des agissements indignes. Le finlandais Alpo Kuusisto étonne tout le monde en effectuant dans les délais son PBP… avec une patinette! De leur côté, Drew Buck, Nigel Winter and Steve Abraham termineront en 88h10 sur une triplette. L'Allemagne amène la plus jeune participante, Fiana STAIB. Joseph Delalande est récompensé pour son dixième Paris-Brest-Paris Randonneur, alors qu'Henri Bourel, Bernard Imbert, Roger Martin et Daniel Ravet qui terminent leur neuvième Paris-Brest-Paris.

En 2007, encore une fois, la participation bat un record en atteignant 5 311 inscrits en 2007. Pour la seconde fois depuis 1931, les Français sont minoritaires. Avec 3 015 inscrits et 2 918 partants, les étrangers arrivent en masse sur Paris-Brest-Paris Randonneur, les Américains en tête avec 591 partants. Ce sont au total 42 nationalités qui sont présentes sur le parcours. Si les femmes représentent encore un faible pourcentage des inscrits (6,6%), on note de nombreuses récidivistes. Plusieurs d'entre elles ont déjà 6 ou 7 PBP à leur actif. A l'arrivée, la plus jeune avec 22 ans est la belge Mandy Dammekens et la plus âgée, Marie-Hélène Vilette (64 ans).
Cette année, le participant le plus âgé a plus de 80 ans, une longévité remarquable et applaudie tout au long du parcours par les organisateurs et les spectateurs. Les médias s'en sont aussi fait l'écho. Le doyen des homologués a été M. Freidhelm Lixenfeld qui, à 76 ans et 3 mois termine en 88h11. Le plus jeune, Cédric Bonnay, de l'Union des Randonneurs Picards d'Amiens termine en moins de 89 heures à 18 ans et 14 jours. Deux personnes terminent cette année leur 10ème PBP, Bernard Imbert et Daniel Ravet. Ils sont maintenant cinq à avoir bouclé 10 PBP. Huit autres randonneurs les suivent avec neuf réalisations.
Les conditions météorologiques s'annoncent difficiles à la veille du départ et les 5 159 personnes qui s'élancent entre le lundi 20 août et le mardi 21 août s'attendent à vivre des heures difficiles. Le pourcentage d'abandons à l'arrivée leur donnera raison car seulement 3 608 randonneuses et randonneurs seront homologuées. 126 personnes iront jusqu'au bout, tout en sachant qu'elles arriveront hors délais. Les 10 premiers arrivent groupés en 44h48.
La diversité des machines est un des points marquants de cette édition. Avec plus de 100 vélos spéciaux au départ, le PBP 2007 aura été une vitrine pour de nombreux prototypes : vélos couchés, vélos carénés, tandems couchés, tandems couchés en opposition, vélos rameurs, tandems rameurs, etc. Cette année, la palme de l'originalité a été attribué à Drew Buck qui a effectué son PBP sur un vélo de 1920 affublé d'une énorme grappe d'échalote et un costume d'époque.

Depuis 1931, 26515 randonneurs ont homologué leur Paris-Brest-Paris. Combien viendront en 2015 s’ajouter à ceux qui ont fait la légende du Paris-Brest-Paris ? Au soir du 20 août 2015, les dés seront jetés.

Extrait de paris-brest-paris.org